mercredi 19 février 2014

Innovation, Liberté, Paradigme et Paradoxes... à mon échelle

Qu'est-ce que "l'Innovation" ?
De N. Alter, à M. Serres en passant par E. M. Rogers ou même J. Heutte et M. Charpy, leurs heures de réflexion et d'explicitation peuvent nous éclairer sur le sujet, c'est certain.
Mais dans notre cas, qu'est-ce que l'Innovation du point de vue de nos Instances Educatives?
Là encore, d'autres s'y sont penchés, à cheval sur la balance ministérielle et sur celui du corps enseignant.

Que nous soyons cet enseignant, face à un nouveau projet, une personne relais ou référente de l'Innovation dans son école ou sa circonscription, que l'on soit même une chargée de Mission ou une IEN missionnée, je pense que la question nous interpelle tous encore.

Nous avons beau tenté de construire une culture commune, d'adhérer à un ensemble de représentations partagées, voire d'accepter un paradigme sur l'Innovation (oh! les gros mots!), il semble que pour les nouveaux venus dans la partie (comme pour les anciens d'ailleurs!) ce n'est pas simple...
Et récemment, grâce à une bonne Loco-motive et à un Grangourou, j'ai compris avec soulagement que nous n'avions pas à définir ou à caractériser précisément l'Innovation pour savoir si l'on est concerné dans ses pratiques ou sa posture propre. (To be or not to be innovative, that is not the question!)
L'Innovation serait un levier de revalorisation des libertés de l'enseignant. Elle leur permettrait d'accompagner un changement dans la dynamique de refondation de l'école. Ainsi, l'Innovation serait un moyen d'accès au "pouvoir de faire bouger les choses"sur le terrain. 

Là, je suis tentée de vous faire sourire, de "niaiser" avec des remarques du style "Mais il fallait le dire tout de suite, qu'il n'y avait que du bonheur dans l'Innovation !"...
Mais non. Là, personne n'essaie de nous prendre pour des andouilles. C'est sérieux, je vous assure! 
Libres! Nous serions bien plus libres qu'avant, sans l'avoir encore vraiment réalisé! Libres de tenter, d'expérimenter, de cogiter à d'autres possibles dans nos classes, dans nos écoles, dans nos circos, etc..!
Ah! Je me vois déjà ouvrir un blog des CM dans ma circonscription, un blog ouvert sur le web, qui nous permettrait des échanges interactifs et asynchrones de saynètes écrites en anglais et filmées, avec les autres CM de notre île, mais surtout, ceux anglophones de la Caraîbe ou du New Jersey, pourquoi pas!
Bon, OK... Droits à l'image... Enfants sur le Net... Tout ça mériterait un peu de bonne foi et beaucoup d'aide de l'administration pour être au clair, mais, imaginez! Pas que du bonheur, mais quelle ouverture!
Libres et encouragés! Alors, youpi! Trinquons à la Refondation qui redore notre motivation!

Et comment en est-on arriver là? Epanouissement des enseignants? Réussite pour tous?
Quelques minutes en images avec Sir Ken Robinson vous en diront beaucoup. (Je vous épargne la VO découverte l'an passé, pour vous communiquer la VF visionnée plus récemment ).




Wouah....!
Et nous, là-dedans?! Comment aider les futurs porteurs de piano, ceux qui ne retireront peut-être pas les bénéfices de notre éducation? Comment éveiller ces enfants, réveiller ce qu'il y a en eux, leur potentiel, de manière objective? Devons-nous être créatifs ou développer une pensée divergente? Ne faudrait-il pas penser autrement qu'en une voie linaire où une seule réponse possible serait attendue de nos élèves?
Nos écoles ne doivent être des usines à élèves! A nous d'innover pour une nouvelle Education!

Mais que de paradoxes sont alors encore en question !
S'emparer de ce courant que porte l'Innovation implique-t-il que nos nouvelles pratiques seront peut-être un jour instituées? Est-ce cela prendre le pouvoir? Et que faire du sentiment, parfois éprouvé, d'injonction à innover?
Peut-on alors être formé à l'Innovation, à innover? Par l'accompagnement et l'usage de ressources, d'outils spécifiques?
Sans reproduire à l'identique ce qui se fait déjà, ni inventer un nouveau concept, est-ce que j'innove en adaptant une pratique pré-existante à un autre contexte? Est-ce cela le changement?
D'un autre côté, puis-je accompagner un projet et m'en décrocher en douceur avant de devenir le porteur principal, sans qui tout s'effondre? Quelle posture adoptée et faire accepter?
Comment accompagner une communauté de pratiques, une équipe enseignante, plutôt qu'un porteur de projet isolé, pour développer une organisation apprenante collaborative, co-formatrice et autonome? 
Bon, j'arrête de vous fatiguer avec mes questions pernicieuses d'élève indiscipliné (dans un autre contexte, j'aurais été porteur de pianos...) et bien sûr, j'attends vos contributions à ce propos!
Vous l'aurez compris, tout ça me motive fortement et je vous en rebattrais les oreilles certainement une autre fois.
Mais pour l'heure, retour au palpable avec La Lettre de l'Innovation du 1er degré - janvier 2014 (n°2) qui traite largement de "l'Innovation au service de la Refondation" par le biais :

- des Missions académiques et des axes de cette Refondation (la Maternelle, la Réforme des Rythmes Scolaires, l'Egalité filles-garçons, l'Education Prioritaire, le dispositif "Plus de maîtres que de classes" et l'Ecole à l'ère du Numérique);
- d'un Zoom sur des projets s'inscrivant dans les axes de la Refondation (la scolarisation des enfants de moins de 3 ans en Guadeloupe, le théâtre-forum pour aborder l'égalité filles-garçons, la réforme des rythmes scolaires en oeuvre, l'école du socle, plus de maîtres que de classes au service de la prévention de l'illettrisme et l'école à l'ère du numérique -cahier de vie en GS, Echanges avec les USA à la maternelle et le livret scolaire de compétences);
- des Actualités d'ici et d'ailleurs;
- des Ressources utiles et
- des Contacts du Réseau Innovation 1er degré (pour se faire connaître et/ou accompagner)




vendredi 7 février 2014

Compte-rendu de la semaine: Comment enseigner l'anglais au primaire quand on est ni anglophone, ni linguiste?

Planning d’intervention de Mme BRIKKE,
Enseignante et Auteur / Conférencière chez Magnard Vuibert (Groupe Albin Michel)

Du 11 au 14 février 2014

Compte-rendu en bas de page
Dates
Horaire
 Public invité
Thèmes
Lieux



Mardi 11

8h30-11h30




 

14h-16h
- IEN 
- CPC
- Maîtres itinérants
- P.ESPE anglais



- Mme BRIKKE
- L’équipe Cellule LVE
- La Maîtresse itinérante de la circonscription
Conférence /débat

1.     Démarche actionnelle
2.     Apprentissage en spirale
3.     Rôle et place de l’écrit/oral
4.     Les observables dans une séance de langue



Observation d’une séance d’anglais suivie d’un échange
Niveau : cycle 3 (CE2)

Groupe scolaire Raphaël JOLIVIERE





Ecole Cora MAYEKO



Mercredi 12
9h-12h
- PE cycle 2/cycle 3
- PLC 
- PESPE anglais
Conférence plénière

Enseigner l’anglais au primaire quand on n’est ni anglophone ni linguiste
1.     Rappel des orientations ministérielles ;  le CECRL
2.     Plan d’une séance de langue
3.     Oral : Mise en situation de communication
4.     Passage de l’oral à l’écrit
5.     L’évaluation

Groupe scolaire Raphaël JOLIVIERE
  


Jeudi 13
8h45-11h30
- les 12 maîtres itinérants,
- l’enseignante de la classe,
- le P.ESPE anglais
Animation d’une séance d’anglais
par Mme BRIKKE - S1
Niveau : cycle 3 (CE2)

- Débat
Ecole Cora MAYEKO


Vendredi 14
8h45-11h30
- les 12 maîtres itinérants,
- l’enseignante de la classe,
- le P.ESPE anglais

Animation d’une séance d’anglais
par Mme BRIKKE - S2
Niveau : cycle 3 (CE2)

- Débat
1.      Débriefing
2.      Echanges autour des thèmes : storytelling, chants et comptines, …
3.      Questions diverses

Ecole Cora MAYEKO

Compte-rendu de la semaine:
Après une première matinée d'intervention consacrée à un public ciblé, où finalement peu d'IEN et de CPC se sont déplacés, suivie d'une deuxième matinée de plénière, face à quelques 70 enseignants du 1er degré, les 2 dernières interventions de Mme Brikké visaient principalement à échanger avec les membres de la Mission LVE.

Sans rentrer dans les détails, il est évident que nous sommes peu habitués aux conférences à buts commerciaux... Si les apports pédagogiques et didactiques de Mme Brikké ont été indéniables, si sa conviction et son engagement envers l'outils qu'elle a développé et exposé ne l'est pas moins, et si elle nous a, pour beaucoup, convaincus de la pertinence et de l'intérêt de l'approche adoptée dans cette méthode (Hop in! Ed. Magnard), il n'empêche que le biais d'implication qui sous-tend et qui pourrait être assimilé à une démarche purement intéressée, nous/m'a quelque peu dérangée... Voilà, c'est dit !
Mais peu importe! Y avait-il du bon à prendre sur le plan de la formation? OUI, alors le reste n'est qu'accessoire!
Voici donc quelques points clés que Mme Brikké a développé au cours de la semaine:

* Les 5 points clés du CECRL > importance :
- du culturel (pour mieux comprendre les autres)
- de l'oral (pour mieux communiquer avec eux)
- d'une démarche pédagogique vivante (avec de nombreuses activités de prise de parole, et pas uniquement des activités de compréhension)
- des objectifs précis et réalistes à partager avec les élèves (contenu spécifique à traiter dans l'ensemble des 5 activités langagières au cycle 3 - rappel: Réagir et Dialoguer/ Comprendre à l'Oral/ Parler en continu/ Lire/ Ecrire)
- d'une approche positive (par des encouragements à continuer à progresser).

* Les 7 grandes difficultés de l'enseignant en LVE:
- interprétation erronée des programmes et non respect des 5 activités langagières (s'axer seulement sur la communication)
- réflexion insuffisante sur la progression (niveau des activités proposées, progressivité pour aller vers une amélioration de l'autonomie de l'élève en LV)
- manque de confiance en soi et en ses compétences à enseigner une LV à renforcer (prendre appui sur la force propre aux enseignants: la richesse et la créativité pédagogique - utiliser les supports audios et les illustrations pour palier à ses difficultés linguistiques)
- place de l'oral en classe à améliorer (créer des situations d'interactions pour donner la parole et se mettre en retrait)
- progression vers l'écrit nécessaire (évolution des activités proposées :mots à colorier, relier, repasser ; bouts de phrases à terminer ; phrases courtes à produire selon un modèle ; écrit guidé)
- phases d'évaluation à limiter (rester axé sur la capacité à communiquer - à placer de préférence avant une finalisation de projet qui vise alors uniquement le plaisir de communiquer)
- points culturels à intégrer aux activités langagières (pas de "plaquages" d'activités décrochées - points à faire en français)
>> "LE PLAISIR EST LE MEILLEUR OUTIL POUR TRANSMETTRE LE SAVOIR"

* Une démarche pédagogique vivante: L'approche communic'actionnelle:
Orienter la communication en fixant un but précis pour aider les élèves à devenir des acteurs sociaux, à se mettre au service de l'action en situation de communication.
Les étapes:
- annonce du projet final et de ses objectifs en français (objectifs pédagogiques de l'enseignant et ludiques de l'élève), projet motivant et valorisant (estime de soi et de ses capacités), projet qui tient compte des autres dans une situation donnée
- mise en oeuvre d'activités langagières (objectifs de l'enseignant) qui préparent les élèves à mener à bien leur projet (objectifs de l'élève) - "fenêtres" culturelles, grammaticales et phonologiques en français qui découlent du projet visé
- évaluation des acquis des élèves (et remédiation si nécessaire) afin d'aborder le projet dans les meilleures conditions (compétences requises nécessaires et phase de plaisir uniquement)
Déclinaison de l'approche communic'actionnelle mise en oeuvre en classe

* Une progression étagée: La démarche spiralaire:
Intégrer une notion nouvelle et aller vers l'autonomie d'usage nécessite des répétitions et rebrassages répétés chaque année des thématiques caractéristiques de la vie courante.
>> Besoin d'une progression collective des enseignants sur le cycle pour faire répéter ces notions de manières différentes.
La démarche spiralaire met les élèves en situation de se raccrocher à ce qu'ils ont vu et appris auparavant, en multipliant et diversifiant les étapes de compréhension et d'expression.

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La mise en oeuvre de ces démarches et approches lors de 2 séances de classe, par Mme Brikké elle-même, nous a clairement démontré que ces points clés abordés avec nous n'étaient pas que conceptuels, mais bien fondés sur une expérience personnelle, enrichie de recherches et réflexions d'experts.
Cette méthode Hop in! a le mérite de nous simplifier la vie en visant à mettre en oeuvre ces principes de l'ELVE : vous y trouverez pléthore de projets prenant appui sur cette démarche spiralaire et communic'actionnelle, et pour cela, je remercie grandement Mme Brikké du travail effectué. Pourtant, c'est davantage pour l'espace de réflexion et de discussion qu'elle a partagé avec nous au sein de la Mission LVE que je lui en suis reconnaissante.

Et tout cela grâce à qui ? A Mme Prado des éditions Magnard qui a permis d'organiser et de financer cette venue en Guadeloupe!
Alors, merci à toutes les 2!

mercredi 5 février 2014

Dans le théâtre, version innovation, langue vivante ou égalité F/G, c'est comme dans le cochon: tout est bon


Ces derniers temps, on peut dire l'art théâtral est en vogue dans le milieu de la formation en Guadeloupe ! Peut-être est-ce dû en partie à la personnalité même de cette "Ressource Académique", Fabienne, si motivée et motivante, si dynamique et dynamisante, si ouverte et ... Ah! Non! Là, ça ne marche pas ! Enfin, vous l'aurez compris, elle m'est fort sympathique.

Mais la sympathie, ce n'est pas suffisant pour que 3 IEN chargés de mission la sollicitent pour diverses interventions de groupes.
Que ce soit pour celui des référents innovation, des maîtres itinérants LVE ou des référents égalité des chances Filles/Garçons, Fabienne a sut atteindre un des objectifs qui lui été donnés : établir une confiance mutuelle, une cohésion dans ces différents groupes.
C'est presque un peu magique de voir des liens se tisser et se souder en mettant les gens, d'abord, mal à l'aise par des exercices qui nous demandent de toucher ces inconnus, de les laisser nous guider avec confiance et nous observer dans des situations où, hors contexte, nous nous trouvons plutôt grotesques...
Puis, peu à peu, le malaise de chacun de nous ressenti collectivement se transforme en jubilation commune : le partage d'une tache, d'une action, d'une réflexion qui nous met en difficulté, qui nous fait honte ou peur, mais que nous surmontons ensemble crée ou renforce bigrement bien une cohésion de groupe (comme au GIP-DAIFI avec Mme Toulemonde) !
Alors oui, nous nous sommes jetés au visage des cris de colère à base de numéros et non de mots, oui, nous avons incarnés à plusieurs des scènes figées de "liberté" ou de "manifestation", nous avons improvisés des saynètes conflictuelles et caricaturales et OUI, nous avons bien ri !


Ajouter à cela :



> Pétrir quelques heures et vous aurez une formation à succès mérité !


Alors? Qu'est-ce qu'on dit ?

Merrrciiiii Fabienne !

Et puis, amis formateurs, comme je suis convaincue que quelques pitreries et une bonne dose d'humour permettent de bien "démarrer une formation et d'entrer dans le vif du sujet dès les premières minutes", je vous encourage à aller voir ce site très utile qui propose ces "5 brise-glace"
brise glace